samedi 17 septembre 2016

Consulter et effacer ce que la pieuvre Google sait de nous

Comme le dit si bien le blog de la Résistance, "en ces temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire".

Sans tomber dans une paranoïa complète, force est de reconnaître que l'accumulation compulsive de nos menus faits et gestes par la Pieuvre a de quoi nous inquiéter. 

A quoi bon archiver le fait que vous vous êtes rendu de Plougastel-Daoulas à Rouen le 7 octobre 2011 ? Que vous avez regardé 7 pages d'un blog dédié à Man Ray le 25 septembre 2013 ? Que vous avez regardé les 7, 8 et 11 mars 2016 des vidéos toutes consacrées à la méditation chamanique ? Que le jour de votre anniversaire en 2015, vous avez écrit un post sur votre blog au sujet de la solitude, en précisant bien que celle-ci n'a rien à voir avec l'isolement ? Puis, que quelques instants après, vous avez consulté un site de recette de gâteaux à la crème ?

Et puis, vous vous êtes peut-être autorisé-e à flâner sur le web à la recherche de la dernière sortie de Donald Trump, d'Eric Ciotti ou de Manuel Vals, à consulter des sites torrides ou politiquement incorrects, à signer un pétition de plus pour le rattachement de la Loire-Atlantique à la région administrative voisine pour en faire une vraie région historique, à consulter vos comptes bancaires en ligne puis à les refermer d'urgence en vous servant un deuxième apéro, juste pour oublier... Bref, l'intimité anodine, ou pas, de chacun-chacune.

Alors, à quoi bon ? La Pieuvre a la réponse : cette collecte automatisée est faite pour nous aider. Oui, il s'agit d'un acte généreux et philanthropique. La pub de slips qui vous masque l'écran quand vous consultez les horaires SNCF, simplement parce que vous avez commandé des boxers en ligne 3 jours avant ? Pour vous aider. Même chose pour la maison vue mer en vente dans une agence que vous avez déjà oubliée, et qui vous empêche de lire correctement vos mails. Juste pour vous aider.

Libre à chacun-e de s'en satisfaire, ou pas. Justement, on doit pouvoir résister à cette collecte systématique, quand bien même nos consultations littéraires ou botaniques ne constitueraient pas des risques potentiels avérés pour les pouvoirs en place, présents et à venir. Simplement parce qu'il s'agit de nous, que ça ne regarde que nous, et que c'est à nous de décider de raconter ou pas à nos amis nos menues ou grandes activités. En tout cas, sûrement pas au monde entier.

Quelques uns penseront que ces activités ne sont pas rendues publiques, juste collectées et non affichées. Et que donc, nos craintes et l'idée de voir le risque partout frôleraient la pathologie psychiatrique.

En tout cas, pour les inquiets ou simplement les refuseux, sachez que vous avez accès à la consultation de tout ce que Google sait de vous, que vous pouvez désactiver les collectes de vos allées et venues sur la toile, et que vous pouvez même en effacer les traces selon les critères et les périodes que vous définirez.

Un grand merci au Blog de la Résistance et à la parution de sa page
https://resistanceauthentique.net/2016/09/11/voici-comment-consulter-tout-ce-que-google-sait-de-vous/

On vit une époque formidable.

Yann, Soñjoù