vendredi 31 mai 2013

Il n'existe qu'un seul vous...



Il y a une vitalité, une force de vie, une stimulation qui, à travers vous, se transforme en action. Et parce qu'il n'existe qu'un seul vous dans tous les temps, cette expression est unique.
Si vous la retenez, personne d'autre ne la manifestera jamais et elle sera perdue. Le monde ne la connaîtra pas...
Votre tâche est de garder le canal ouvert.

Martha Graham

dimanche 19 mai 2013

Un tamm goulou (a spot of light)

Paul marchait dans le sentier en pente. A sa gauche, l'Aven traçait de lents méandres porteurs de secrets et d'imprévu. Le silence l'avait enveloppé. L'eau ne montrait aucun mouvement et les arbres ne pouvaient agiter leurs feuilles en ce début de printemps.
Seule, au loin, l'installation d'un mareyeur grésillait faiblement près du moulin-mer. Même les oiseaux respectaient le calme des lieux et s'affairaient sans bruit à traquer de modestes palourdes dans la vase.

L'hiver se prolongeait un peu trop et Paul était lassé de ce crachin persistant, pénétrant et froid, qui glaçait le sang et l'esprit. Cela faisait une heure qu'il longeait le chemin sans but précis. Il était ici comme il aurait été ailleurs, loin de chez lui. C'était ainsi, il faut bien être quelque part à chaque instant et le voisinage de l'estuaire et du domaine boisé du Hénant était probablement plus profitable que celui du domicile.

En cheminant sur la terre et les feuilles mortes, Paul faisait le vide dans sa tête, loin des éternels devoirs de la condition humaine. Il faisait corps avec la nature. Les courlis, les chênes séculaires, le coucou sonore et secret, tous les êtres en place le rappelaient à une autre condition, plus forte et plus conforme à ce qu'il sentait de la vie.

Tout-de-même, cette grisaille durable devenait insupportable, se disait-il tandis qu'il relevait le col de son manteau. Paul grommelait intérieurement quand il abordait le dernier virage du sentier. Et brusquement, sous ses yeux incrédules, un puits de lumière transperça le manteau gris du ciel et vint frapper durant quelques instants les prairies en face de lui, de l'autre côté de la rivière. 

(c) JMR
Il s'arrêta, contempla cette énergie éphémère puis repris sa marche. Il s'avait que la nature avait lu ses pensées. Il se rappela le poème d'Eugène Guillevic, le chêne qui parlait ou se parlait. A n'en pas douter, les êtres des lieux avaient entouré Paul de leur bienveillance.

Il suffit de penser et de sentir les signes, se dit Paul tandis que, une fois rassasié de cette illumination, il terminait rapidement sa marche sous une pluie naissante. Le printemps viendra bien, si on sait l'observer.

Yann, soñjoù ar meilher.

vendredi 10 mai 2013

Humans of New-York

(c) Brandon Stanton
Dans la Grande Pomme se déroule une vie simple et spontanée, comme dans toutes les villes du monde. Nos représentations culturelles en Europe font de cette gigantesque ville un espace bruyant, dangereux ou stressant. Sur fond de sirène de police, de traders, de twin towers en feu, nous ne savons plus si nous sommes dans la réalité ou dans les souvenirs inconscients d'un bon polar, d'une série médiocre ou de l'actualité de l'Apocalypse. New-York : chacun d'entre nous y est allé, par avion ou par l'esprit. Et chacun d'entre nous y porte son avis.

(c) Brandon Stanton


Brandon Stanton nous offre un regard réel sur la vie quotidienne de cette ville, loin de nos clichés habituels. Un regard tendre et complice sur les gens simples, étudiants, épiciers, retraités, junkies, écoliers, chats et chiens... On l'oublie trop souvent, New-York est d'abord une ville comme les autres, avant d'être un peu plus que d'autres.

(c) Brandon Stanton
Dans son blog, Brandon va bien au-delà d'un reportage plus ou moins culturel sur la population de la ville. Il témoigne d'un regard simple sur la richesse humaine, sa diversité et sa capacité à se construire un quotidien commun. A la beauté de ce regard s'ajoute un humour constant et des qualités de photographe abouties.

(c) Brandon Stanton
(c) Brandon Stanton
A voir et à revoir.

Yann, Soñjoù ar meilher

jeudi 9 mai 2013

Bientôt d'retour

Pas de temps, pas d'encre et pas d'inspiration... Heureusement, le meunier a toujours des pensées. Mais il attend un peu pour vous les raconter.