A chaque fin d'hiver, la mer offre au vagabond que je suis des trésors étalés ça et là sur le sable, produits vivants d'une longue et savante récolte. Ce spectacle ne se produit qu'une fois par an, à l'approche de l'équinoxe, à l'époque où la mer va et vient sur la grève, pour féconder la terre et le sable dans un ballet sensuel et envoûtant.
Je me suis rendu aujourd'hui à Karreg an Touseg, ce rocher de granit dominant la plage comme une sentinelle, et où les offrandes de l'océan sont en général les plus belles. Ma promenade fut un pur bonheur, et mon regard ne cessa pas d'aller d'un point à l'autre de la plage, des galets lisses et doux, très doucement polis par la mer, aux plus beaux châteaux de sable construits par la rencontre des vagues et du vent.
Comme on m'apprît à le faire, je m'assis prudemment pour mieux admirer encore ces visions qui m'étaient offertes. Malgré la tentation qui me pressait, je sus rester immobile. Les meuniers qui eurent ces visions comme moi et tentèrent naguère de les approcher, furent pétrifiés au contact de ces scènes minérales et leurs corps giseraient aujourd'hui au fond de la baie.
(c) photo Weissenegger |
(c) Yaroslav Belouzov |
Ar Meilher, Les pensées du meunier.
Bonjour YANN
RépondreSupprimerMagnifique page poésie et photos félicitation j'adore
Amitiés
JL MOYON