tag:blogger.com,1999:blog-60258424406561212992023-11-16T08:07:29.085+01:00Soñjoù ar meilherLes pensées du meunier - The thoughts of the miller - Мысли мельникаYann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.comBlogger193125tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-35579928401142278372020-05-03T14:32:00.001+02:002020-05-03T14:34:38.961+02:00Les pensées continuentCela fait trois ans maintenant que le dernier post a été publié sur ce blog. Trois ans également que Yann n'est plus meunier...
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Mais ses pensées vagabondent toujours ! Simplement, elles ont eu besoin de se renouveler et de se disperser un peu dans d'autres espaces en trouvant une nouvelle liberté.
Ce blog unique a donné lieu à deux nouveaux blogs. Peut-être saurez-vous les trouver...</div>
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Yann, <i>Soñjoù</i></div>
Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-62123135989471618072017-04-09T14:27:00.002+02:002017-04-09T20:42:08.966+02:00Marine Latête, la trumpette de JerichoLa campagne de l'élection présidentielle française se termine lentement. Chacune-chacun essaie de convaincre le cochon d'électeur que la vacuité de ses propos n'a d'égal que la densité de sa pensée...<!-- AddThis Button BEGIN --><br />
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Parmi les plus convaincus d'une victoire évidente figure Mme Latête, dont je francise volontairement le nom en raison de sa haine et de son mépris de la langue bretonne. Pourquoi son patronyme devrait-il rappeler que le français n'est pas la seule langue indigène de notre bel hexagone ? Quant au surnom de Trumpette, Paul trouvait qu'il identifiait bien cette femme qui se voulait admiratrice du goret américain qui préside désormais à la destinée du Monde Libre.<br />
<br />
Cette française plus française que les autres et que nous tous, probablement au nom de l'histoire de ses ancêtres plus Gaulois que les Gaulois, nous rappelle fréquemment ce que sont les vraies valeurs de l'Occident que nous aurions oubliées. Nous écoutons attentivement, comme de bons élèves.<br />
<br />
Le burkini est contraire à nos traditions. Le voile des femmes est contraire à nos traditions. La séparation des hommes et des femmes dans la vie sociale est contraire à nos traditions.<br />
<br />
Paul écoutait, lisait, regardait, comparait. Ce qui était insupportable avec lui, c'est qu'il avait toujours besoin de vérifier. Cette méfiance qu'il avait a priori de ce que disaient les penseurs profonds était horripilante, il le savait mais ça n'avait pas d'effet sur lui.<br />
<br />
Si Madame Latête disait la vérité, c'est que Paul avait forcément mal observé la société quand il était enfant, période qui ne remontait pourtant pas à la bataille de Poitiers en 732... Pourquoi, quand il allait à la messe catholique en compagnie de sa mère, celle-ci s'imposait-elle de se couvrir d'un fichu ou d'un chapeau ? Mieux : lors de cérémonies religieuses particulières dont il mesurait alors l'importance, sa mère portait une mantille qui rendait flous les traits de son visage. Tout ceci relevait d'une mauvaise observation.<br />
<br />
Pourquoi, lui semblait-il, les hommes s’installaient-ils du côté droit de l'allée centrale tandis que les femmes et les enfants se regroupaient à gauche ? Un souvenir erroné, probablement...<br />
<br />
Il lui arrivait de vivre en dehors de l'église de son village, en des horizons plus riants et jusqu'à la côte de Plougrescant aux odeurs de goémon séché, ballotté par le roulement sourd des galets. Ses souvenirs forcément anciens et déformés avaient imprimé la mémoire de maillots de bain stricts et pudiques. Quelle femme, quelle sœur, quelle mère aurait osé montré sa silhouette, la peau de son ventre ou la naissance de ses fesses ? Le maillot était intégral, afin de protéger les valeurs essentielles de la morale imposées alors par la religion...<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihB8sdKI0SvaWxrtfmFOAlz8Hz2Y9gemPGOnQbV31rOYcoOrdaDnuvStawJ3BaZcfs7J0P69bLAI5hvM_tkhNzsISzeupzP0o-nOI8eoiodANovgt_kACvOejVoRSxlB2b2dEnnXGZBfU/s1600/maillot+vintage.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="255" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihB8sdKI0SvaWxrtfmFOAlz8Hz2Y9gemPGOnQbV31rOYcoOrdaDnuvStawJ3BaZcfs7J0P69bLAI5hvM_tkhNzsISzeupzP0o-nOI8eoiodANovgt_kACvOejVoRSxlB2b2dEnnXGZBfU/s400/maillot+vintage.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
Mais il s'agissait, là encore, de souvenirs erronés et déformés de tenues contraires à la liberté que permettait alors et depuis toujours la culture française issue de nos racines gauloises. Madame Latête avait sans doute raison, il convenait aujourd'hui d'interdire le burkini, cette tenue immorale tellement contraire à l'histoire de notre belle nation...<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEip2nffqCCnhWWuZDUYoJ75_TZn31XtL9O7zK7MDQKDvH13yJR10wjXmcUy6_OJ1vG-Q-9d5AdcVSsKLA9OVPmRQo2OtKF3AeZ-BzcaFTES7P6ovOngKa7r8ssAsuxN95EHOhjXC6D3Qtg/s1600/burkini.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEip2nffqCCnhWWuZDUYoJ75_TZn31XtL9O7zK7MDQKDvH13yJR10wjXmcUy6_OJ1vG-Q-9d5AdcVSsKLA9OVPmRQo2OtKF3AeZ-BzcaFTES7P6ovOngKa7r8ssAsuxN95EHOhjXC6D3Qtg/s320/burkini.jpg" width="176" /></a></div>
<br />
Mais si on interdit le burkini, doit-on en même temps interdire la survie de notre mémoire ?<br />
<br />
Car il en faudra, des trompettes de Jéricho, pour que les murailles épaisses de nos souvenirs commencent à se fissurer.<br />
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Yann</div>
<div style="text-align: right;">
<i>Soñjoù</i></div>
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<!-- AddThis Button END -->Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-40681724137184685702017-02-04T19:11:00.000+01:002017-02-04T19:16:48.342+01:00Animal farm, a fairy story ?Le fantôme de George Orwell flotte plus que jamais au-dessus de nos têtes, et les grimaces de l'actualité sont les signes consternants que l'écrivain était un visionnaire.
L'inquisition de la pensée, la surveillance des individus et la montée progressive du contrôle de l'ordre moral sont décrits dans <i><b>1984</b></i>, dans des termes proches de la réalité.
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Sans doute, le III<span style="font-size: x-small;">ème</span> Reich et l'URSS de Staline, l'Iran de Khomeini et la Corée du Nord ont-ils été (ou sont encore) tristement connus pour avoir illustré la mise en pratique de la face sombre de l'Homme, la plus ignoble, celle de <i>Big Brother</i>.</div>
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Depuis le mois de janvier 2017, le Monde entier se réveille lentement avec la gueule de bois et réalise que <i>Napoleon</i>, le personnage central de <b><i>Animal Farm</i></b>, celui qui était "un peu plus égaux que les autres" dans la société des cochons, a été porté au pouvoir par ce que nous pensions être la plus grande démocratie de la planète.</div>
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg3GHH4j7P5Ptqi0gmCwSMh18vRXuzYVOLk-GfUERa4UgWhgh1jjZhIEct4FWl_31F1lmPGl_19EAVufhX3xx-nHAz5vWCQq3GImkBcvH_b563lWoZGD0BYVH58FU_rHTYcl7aAlukKdyQ/s1600/Trump.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="332" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg3GHH4j7P5Ptqi0gmCwSMh18vRXuzYVOLk-GfUERa4UgWhgh1jjZhIEct4FWl_31F1lmPGl_19EAVufhX3xx-nHAz5vWCQq3GImkBcvH_b563lWoZGD0BYVH58FU_rHTYcl7aAlukKdyQ/s400/Trump.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Napoleon</i>, gros verrat féroce et arriviste dans <i>Animal Farm</i></td></tr>
</tbody></table>
<div>
Bien sûr, nous pouvons nous gausser de cet homme inculte. Les réseaux sociaux regorgent de millions de moqueries sans doute bien méritées. </div>
<div>
Nous devons aussi surement nous inquiéter de voir un incompétent, xénophobe et simpliste, diriger désormais la plus grande puissance militaire et nucléaire du Monde.</div>
<div>
Nous inquiéter aussi de voir les droits de l'Homme commencer à être bafoués, dans cette société qui a su rédiger la première grande constitution démocratique, qui avait tant impressionné Tocqueville, et qui semblait comprendre lentement, trop lentement sans doute, que la peine de mort ou le port d'armes à feu étaient les héritages d'une Histoire révolue, des survivances inadaptées à l'entrée dans le XXI<span style="font-size: x-small;">ème</span> siècle, des négations de la personne humaine.</div>
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<br /></div>
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Bien sûr...</div>
<div>
<br /></div>
Mais il reste une question que personne ne semble se poser, une question de fond qui devra trouver réponse : par quel défaut majeur et coupable de la démocratie américaine, un voyou sans foi ni loi a-t-il pu obtenir la légitimité institutionnelle la plus totale pour accéder à cette fonction suprême ?
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Le titre du roman de George Orwell avait été raccourci dans les éditions américaines, afin de ne pas le confondre avec un conte de fée... Nul doute qu'aujourd'hui encore, le cauchemar qui gagne la société américaine tient peu du <i>"fairy story"</i>. La faute à qui ?</div>
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<br /></div>
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Yann, <i>Soñjoù</i></div>
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Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-72733211495940317612017-01-15T23:43:00.002+01:002017-01-15T23:43:30.952+01:00Twilight song<iframe allowfullscreen="true" allowtransparency="true" frameborder="0" height="315" scrolling="no" src="https://www.facebook.com/plugins/video.php?href=https%3A%2F%2Fwww.facebook.com%2Fnywolforg%2Fvideos%2F10154379271802635%2F&show_text=0&width=560" style="border: none; overflow: hidden;" width="560"></iframe><br />
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Have a good night...Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-79007773332274212432017-01-14T21:38:00.000+01:002017-01-15T23:46:29.136+01:00Rembrandt, une nouvelle marque de smartphone ?<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div style="text-align: left;">
1642-2017 : 375 années séparent l'oeuvre de ses admirateurs...</div>
<div style="text-align: left;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLeobd-4FoyKocSbqmw-rbtv0fu8ZFXKEB6a9VFc8rB2VS6b4_Mcl6CCNPzPcXELXrWnv7sgun432H5w-jl6cszMDHQY3Zzz_YiRVj6DLLCfqZSIdTGZO0gyEm78elVndJelGKWpZ4o80/s1600/snif.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLeobd-4FoyKocSbqmw-rbtv0fu8ZFXKEB6a9VFc8rB2VS6b4_Mcl6CCNPzPcXELXrWnv7sgun432H5w-jl6cszMDHQY3Zzz_YiRVj6DLLCfqZSIdTGZO0gyEm78elVndJelGKWpZ4o80/s640/snif.jpg" width="427" /></a></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
Dans 375 ans, nous serons en 2392. Dans quel garage désaffecté se trouvera alors <b><i><a href="http://www.grandspeintres.com/rembrandt/tableau.php?tableau=ronde&id_peintre=16" target="_blank">La Ronde de Nuit</a></i></b>, le chef d'oeuvre de Rembrandt ?</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
Yann, <i>Soñjoù</i>.</div>
Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-13093219829253436042016-09-17T12:36:00.000+02:002016-09-17T13:41:47.632+02:00Consulter et effacer ce que la pieuvre Google sait de nousComme le dit si bien le <a href="https://resistanceauthentique.net/" target="_blank">blog de la Résistance</a>, <b><i>"en ces temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire"</i></b>.
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<br /></div>
<div>
Sans tomber dans une paranoïa complète, force est de reconnaître que l'accumulation compulsive de nos menus faits et gestes par la Pieuvre a de quoi nous inquiéter. </div>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfFmJxGHQ70cZAFM3fJO-zibQ-2Cu7p15h9cZY7Z2i-mRthUjcSK9AqEccl_dsWWspra-pzdiMDOwUB75s88f-O26B71y_UiZhMqqTwFjc32OsY5mdZ13l6TA0foimw2zR-swN2gXvVls/s1600/google+morgazh.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfFmJxGHQ70cZAFM3fJO-zibQ-2Cu7p15h9cZY7Z2i-mRthUjcSK9AqEccl_dsWWspra-pzdiMDOwUB75s88f-O26B71y_UiZhMqqTwFjc32OsY5mdZ13l6TA0foimw2zR-swN2gXvVls/s1600/google+morgazh.jpg" /></a></div>
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A quoi bon archiver le fait que vous vous êtes rendu de Plougastel-Daoulas à Rouen le 7 octobre 2011 ? Que vous avez regardé 7 pages d'un blog dédié à Man Ray le 25 septembre 2013 ? Que vous avez regardé les 7, 8 et 11 mars 2016 des vidéos toutes consacrées à la méditation chamanique ? Que le jour de votre anniversaire en 2015, vous avez écrit un post sur votre blog au sujet de la solitude, en précisant bien que celle-ci n'a rien à voir avec l'isolement ? Puis, que quelques instants après, vous avez consulté un site de recette de gâteaux à la crème ?</div>
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Et puis, vous vous êtes peut-être autorisé-e à flâner sur le web à la recherche de la dernière sortie de Donald Trump, d'Eric Ciotti ou de Manuel Vals, à consulter des sites torrides ou politiquement incorrects, à signer un pétition de plus pour le rattachement de la Loire-Atlantique à la région administrative voisine pour en faire une vraie région historique, à consulter vos comptes bancaires en ligne puis à les refermer d'urgence en vous servant un deuxième apéro, juste pour oublier... Bref, l'intimité anodine, ou pas, de chacun-chacune.</div>
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Alors, à quoi bon ? La Pieuvre a la réponse : cette collecte automatisée est faite pour nous aider. Oui, il s'agit d'un acte généreux et philanthropique. La pub de slips qui vous masque l'écran quand vous consultez les horaires SNCF, simplement parce que vous avez commandé des boxers en ligne 3 jours avant ? Pour vous aider. Même chose pour la maison vue mer en vente dans une agence que vous avez déjà oubliée, et qui vous empêche de lire correctement vos mails. Juste pour vous aider.</div>
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Libre à chacun-e de s'en satisfaire, ou pas. Justement, on doit pouvoir résister à cette collecte systématique, quand bien même nos consultations littéraires ou botaniques ne constitueraient pas des risques potentiels avérés pour les pouvoirs en place, présents et à venir. Simplement parce qu'il s'agit de nous, que ça ne regarde que nous, et que c'est à nous de décider de raconter ou pas à nos amis nos menues ou grandes activités. En tout cas, sûrement pas au monde entier.</div>
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Quelques uns penseront que ces activités ne sont pas rendues publiques, juste collectées et non affichées. Et que donc, nos craintes et l'idée de voir le risque partout frôleraient la pathologie psychiatrique.</div>
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En tout cas, pour les inquiets ou simplement les refuseux, sachez que vous avez accès à la consultation de tout ce que Google sait de vous, que vous pouvez désactiver les collectes de vos allées et venues sur la toile, et que vous pouvez même en effacer les traces selon les critères et les périodes que vous définirez.</div>
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Un grand merci au Blog de la Résistance et à la parution de sa page<br />
<a href="https://resistanceauthentique.net/2016/09/11/voici-comment-consulter-tout-ce-que-google-sait-de-vous/">https://resistanceauthentique.net/2016/09/11/voici-comment-consulter-tout-ce-que-google-sait-de-vous/</a></div>
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On vit une époque formidable.</div>
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<div style="text-align: right;">
Yann, <i>Soñjoù</i></div>
Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-34168192887467048002016-07-09T17:44:00.001+02:002016-07-09T21:29:54.464+02:00"J'ai envie qu'on me like pour mon travail..."Les réseaux sociaux résonnent parfois de cris de désespoir dans un désert pourtant peuplé de plusieurs centaines de millions d'habitants. Ils nous rappellent combien nous pouvons être seuls dans la grande ville, et croire en vain que la population se réjouit de notre existence.<br />
<br />
Nous vagabondons sur ces réseaux, de liens en liens, à la façon des loups flairant des pistes qui se croisent sur des sentiers invisibles.<br />
<br />
Dernièrement, je suis tombé en arrêt devant une photo. Une photo certes jolie, mais assez ordinaire dans le flot des images qui, à chaque seconde, arrivent en désordre dans le puits sans fond d'Instagram. Ce cliché représente Marie-Paola.<br />
<br />
Ça n'est pas tant l'image qui a retenu mon attention, que le cri poussé par son auteure. Sans doute la foule pressée des <i>voyeurs</i> compulsifs de photos (comment les appeler autrement ?) n'a-t-elle pas pris le temps d'en lire la moindre phrase. Consulter les <i>pics</i> Instagram prend déjà du temps, me direz-vous, alors s'il faut en plus lire les cris qui déchirent le silence de nos écrans...<br />
<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://www.instagram.com/p/BGbd5l1QkXi/" style="margin-left: auto; margin-right: auto;" target="_blank"><img border="0" height="424" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj91maS3m2mME3DDvVQ18KVjgtiPr9Q2iG3UaKECTXORXr8XrYnK9-_4rZj12uldBwEGMEBqcw5PCX_OO1iozbQpkYBHyI01RnKAf1nXLsz0MeEpmyV1p2bbKXeLSic3J_LQxDKnDpHi5E/s640/Intagram.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><a href="https://www.instagram.com/mariepaola_bh/" target="_blank">Mariepaola_bh</a> sur le pont Alexandre III</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Dans un long exposé, Marie-Paola nous raconte d'abord son parcours. <i>"Je vais avoir 27 ans cet été, </i>écrit-elle,<i> et ça va faire 3 ans que je suis photographe ; je pense être un bon exemple de réussite n'ayant pas étudié la photographie. J'adore mon métier même si instagram a tout bouleversé le marché. "</i><br />
<i><br /></i>
Sa pensée quant au rôle supposé d'Instagram sur le marché de la photographie se poursuit par quelques propos sur ses projets.<br />
<br />
<i>"Au début je ne postais que les photos street style que je prenais aux fashion weeks et lors de différents shoots de mode. J'avais même acheté un lecteur de carte pour iPad pour poster en direct en FW les photos des "gros poissons" en espérant un regram (la folle). Puis j'ai commencé à alterner mode et Paris à partir du moment où j'ai rencontré la super communauté @TopParisPhoto. Rien de stratégique, j'adore Paris, c'est un plaisir de m'y promener, je ne prends jamais de photos dans le but de faire du likes."</i><br />
<div>
<i><br /></i></div>
<div>
Faire du like, c'est-à-dire se faire aimer sur les réseaux à travers ses créations, telle est la question posée par Marie-Paola. Se déclarant <i>"bon exemple de réussite"</i>, elle affirme ne pas faire de photo dans le but d'être appréciée, et pourtant...</div>
<div>
<br />
<i>"Il y a un an j'avais autant de likes sur mes photos qu'aujourd'hui mais avec moitié moins de followers. Ça me dépite. Je n'ai pas l'impression que mes photos soient moches, pourtant elles n'intéressent pas autant que celles d'autres instagrameurs qui ont un nombre de likes à 4 chiffres alors que leurs photos ne sont pas terribles. Même quand j'organise un concours pour tenter de faire gagner qqchose, ça n'intéresse pas (cf la montre il y a 2 posts). Je trouve ça injuste que certaines personnes soient contactées pour leur nombre de likes plutôt que pour la qualité de leur travail". </i></div>
<div>
<i>"J'ai voulu trouver ici un équilibre entre photos de mode et de Paris mais vu que ça ne marche pas, je vais élargir mon champ et tant pis si ça part ds ts les sens. Désormais je posterai aussi des photos de voyages même si elles sont vielles, de reportages/actus car j'en fais aussi et je m'interdisais de les poster pr ne pas perturber une pseudo ligne edito. Il y aura sûrement un peu + de texte, et des liens vers mon blog qui va être refondé et repensé. Evidemment je garderai ma touche instagram colorée et lumineuse 😁. Je suis vraiment triste et dans l'incompréhension de ce non engagement. Franchement j'ai envie qu'on me like pour mon travail et pas parce que j'ai laissé 1000 commentaires à des comptes au hasard. Dsl pour ce pavé mais je devais vous expliquer les changements à venir 😘 ".</i></div>
<div>
<br />
<i>J'ai envie qu'on me like pour mon travail...</i> Comment une internaute peut-elle penser encore que la population des cosmonautes de l'espace virtuel l'aimera pour ce qu'elle produit ? Quel enjeu personnel la conduit à une telle tristesse et à cette incompréhension ?<br />
<br />
S'il est normal qu'à 27 ans, Marie-Paola soit empreinte de l'insouciance de sa jeunesse, on ne peut qu'assister tristement, impuissant, à ces carambolages de la vie dans l'espace du web. <i>"Et tant pis si ça part dans tous les sens"</i>, écrit-elle. Je n'en suis pas si sûr. L'écrire, c'est indiquer qu'elle pense le contraire. On s'en réjouit pour elle.<br />
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<br /></div>
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Yann, <i>Soñjoù</i></div>
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Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-82679262443316257562016-07-03T09:48:00.003+02:002016-07-03T09:50:14.669+02:00Mue imaginale<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5KlafqQwQyoUs2SfIV9DPJLWIMpHrUDV88ysglPUx82NeoIozOJtXqNBaD4EiRpkh2c6jh79VGhYcSHWErDMsZ5WlfrPZbe3zvcrvqrvSpABnGLF__Wfi4IM7qewSYQZk4-b15JHOqV8/s1600/B0009729.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5KlafqQwQyoUs2SfIV9DPJLWIMpHrUDV88ysglPUx82NeoIozOJtXqNBaD4EiRpkh2c6jh79VGhYcSHWErDMsZ5WlfrPZbe3zvcrvqrvSpABnGLF__Wfi4IM7qewSYQZk4-b15JHOqV8/s640/B0009729.jpg" width="427" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Alone, photo <a href="http://www.jeanmarierenault.com/" target="_blank">JMR</a></td></tr>
</tbody></table>
“Au fond, c’est ça la solitude : s’envelopper dans le cocon de son âme, se faire chrysalide et attendre la métamorphose, car elle arrive toujours.”<br /><br /><br /><br /><br /><br /><div style="text-align: right;">
<b>August Strindberg</b>, </div>
<div style="text-align: right;">
<i>Seul </i>(1903)<div>
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Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-32794182805768584562016-05-28T10:54:00.004+02:002016-05-28T10:59:58.953+02:00De l'art en général, et de la photographie en particulierDans PosePartage, Pascal Lando nous propose une réflexion intéressante sur l'évolution récente de la photographie, accélérée par la vulgarisation des outils de prise de vue et, plus encore, par celle des possibilités offertes de retouche et de transformation <i>(<a href="http://www.posepartage.fr/apprendre/dossiers-generaux/photographes-charlatans.html" target="_blank">Les photographes d'aujourd'hui sont-ils des charlatans ?</a>).</i><!--
<br />
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Des considérations qui nous conduisent à revisiter les principes artistiques, et plus généralement à nous demander une nouvelle fois ce qu'est une oeuvre d'art, et ce qu'est son rapport à l'esthétique. En cela, les encyclopédies et dictionnaires ne seront d’aucun secours, l'artiste y étant bien souvent défini comme celui qui conçoit une oeuvre d'art... sans doute cette dernière devant être définie alors comme la création d'un artiste.</div>
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Cette méditation bien argumentée nous mène à réfléchir au statut même de la photographie et à avancer un peu dans la réponse toujours fragile à la question du réel et de son interprétation. </div>
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Le photographe est-il un charlatan dès lors qu'il travestit le paysage ou le modèle qui s'offre à son objectif, en une conception nouvelle qu'il nous faut apprécier pour elle-même et non au regard de la scène d'origine ? </div>
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Le vocabulaire commun regorge de qualificatifs lourds de sens : <i>trucages</i>, <i>bidouillages</i>, <i>maquillage</i>,.. Il trahit la représentation que le grand public se fait toujours de la photographie, celle d'un art respectueux du réel, qui nous rapporterait uniquement l'image du vrai et de l'exact.</div>
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Et si la vérité, voulu par l'artiste, résidait précisément dans l'interprétation du réel ? A la façon dont l'exprimait l'écrivain allemand Wolfgang Hildesheimer, <i>"La vérité de l'œuvre d’art, c'est celle de l’artiste et non du sujet représenté".</i></div>
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Yann, <i>Soñjoù</i></div>
Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-4308496272806583962016-01-30T12:36:00.000+01:002016-01-30T12:45:03.733+01:00Réflexion sur la photographie, le nu et la vulgaritéArticle utile de Kohann Tensen dans <a href="http://kohanntensen.blogspot.fr/" target="_blank">Conscience Humaine</a> sur le respect, la pudeur, la nudité, la photo, la vulgarité. Pour tenter d'en finir avec les tabous inutiles, et construire enfin les vrais interdits que notre société occidentale, souvent à bout de souffle, tolère encore malgré l'obscurantisme et la barbarie qui menacent ses valeurs, que certains naïfs, parmi nous, croyaient pourtant universelles.<br />
<br />
A méditer...<br />
<br />
<a href="http://kohanntensen.blogspot.fr/2015/11/reflexion-sur-le-nu-et-la-notion-de.html?m=1">http://kohanntensen.blogspot.fr/2015/11/reflexion-sur-le-nu-et-la-notion-de.html?m=1</a><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFtV4FgbrtiD339hgYcSCrD8RWgAnHRBKPzL2Gpyz2R7MG8xmHykNbywa2cKna-KV_IjC2sBDADrbDggvuUzJkT_p3musSJRB-ugGTri5BuxjDVien83DqLftetkjIVJNZnM-MkzWk3ZM/s1600/abwater5.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFtV4FgbrtiD339hgYcSCrD8RWgAnHRBKPzL2Gpyz2R7MG8xmHykNbywa2cKna-KV_IjC2sBDADrbDggvuUzJkT_p3musSJRB-ugGTri5BuxjDVien83DqLftetkjIVJNZnM-MkzWk3ZM/s640/abwater5.jpg" width="480" /></a></div>
<br />Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-2474515154203974692016-01-30T10:22:00.000+01:002016-01-30T12:38:47.045+01:00Laboratorium Pieśni<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="450" src="https://www.youtube.com/embed/04fEWQOwUD4" width="750"></iframe>Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-72027510805008026612015-12-25T17:53:00.001+01:002017-05-18T22:03:43.361+02:00Qui se souvient de Gabrielle ?En ce début d'après-midi du mardi 2 septembre 1969, Paul descend la rue de Rennes en compagnie de sa mère. Ils ont fait quelques courses aux Magasins Réunis ou à Monoprix. Peut-être même se sont-ils arrêtés un instant chez l'opticien, auquel la famille de huit possesseurs de lunettes fait abondamment appel.
<br />
<div>
<br /></div>
<div>
Arrivés au métro Saint-Placide, leur regard est attiré par les manchettes de quelques quotidiens du soir. Paul distingue mal les grands titres. Sa mère s'arrête un instant, grommelle quelques mots et poursuit son chemin. De cette brève halte, Paul ne comprend presque rien. Du haut de ses quatorze ans, il aimerait savoir ce qui s'est passé et commence à questionner sa mère.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
"Pourquoi elle s'est suicidée hier, la prof ?" se demande-t-il à lui-même, n'ayant obtenu de sa mère que des réponses énigmatiques, brèves et sans appel.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
On en parle le soir à table, un peu, en famille. On écoute en mangeant les propos assurés d'un père qui sait tout. Paul admire sa science, et considère qu'il a raison, une fois de plus. Oui sûrement, cette enseignante ne méritait plus d'exercer son métier. Sa fin tragique (on ne prononce pas facilement le mot <i>suicide</i>, en famille) met donc un terme, comme un châtiment justifié, à un parcours d'adulte dévoyée.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Fort de ses certitudes, Paul finit son repas, se défile un peu pour éviter de trop aider à débarrasser la table, se rend au rendez-vous de son tortionnaire quotidien (quelques coups de poings dans l'épaule car il a mangé du pain beurre, attention à ne pas crier sinon tu en prends d'autres demain). Bref, une journée habituelle se termine, et Paul se couche puis s'endort sans attention aux ronflements paternels et aux différents bruits des frères qui partagent sa chambre. Il se dit, avant de plonger complètement dans le sommeil, que la rentrée scolaire approche dangereusement. Au moins, pour cette prof dont il ignore le nom, cette rentrée n'aura pas lieu...</div>
<div>
<br /></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFLhHkX0IfPtlPwBw_wXQao72YlbPvgGHMCq_dj_C7x4XEBnJ-toLmbP_kQ-Zx844yDKW7b-K1pbTp0l7AVrrDGrjeA5nrqtVNjN0o5CuAHqu-PONqQK0wL3y5d8g7bNwWcDmBwhW1YzA/s1600/russier.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFLhHkX0IfPtlPwBw_wXQao72YlbPvgGHMCq_dj_C7x4XEBnJ-toLmbP_kQ-Zx844yDKW7b-K1pbTp0l7AVrrDGrjeA5nrqtVNjN0o5CuAHqu-PONqQK0wL3y5d8g7bNwWcDmBwhW1YzA/s320/russier.jpg" width="310" /></a></div>
Cette enseignante s’appelait Gabrielle Russier. Qui, aujourd'hui, se souvient encore d'elle et qui se souvient de sa fin tragique ? Gabrielle a 31 ans quand, en pleine effervescence de mai 68, elle noue une relation amoureuse et clandestine avec un de ses élèves âgé alors de 16 ans. Une relation réciproque, assurément forte et sincère, à base d'échanges sur la littérature et la révolution en cours. Et aussi, naturellement, d’initiation à la sensualité.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Il fallut une année entière pour que cette liaison, pénalement coupable, éclatât au grand jour. Les parents communistes du jeune élève portèrent plainte pour détournement de mineur. En cette période de gaullisme finissant, de questionnements et de remises en cause des vieux principes, l'opinion publique fut alors saisie par les médias. Et si la France se trouva coupée en deux, sa césure traversa les camps politiques. La vieille garde de droite se déchaîna, et la gauche fossilisée ne fût pas en reste.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Gabrielle Russier fût traduite en justice et condamnée en juillet 1969. Elle voulut faire appel de sa condamnation à un an d'emprisonnement avec sursis, et laver son amour de tout soupçon. Elle n'était pas coupable, mais seulement amoureuse. Depuis quand l'amour aurait-il été condamnable et condamné ?</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Le 1er septembre, sans attendre l'issue judiciaire de sa propre démarche, Gabrielle Russier se donna la mort dans son appartement de Marseille. Elle n'aura pas eu le poste que l'Université lui refusait, elle n'aura pas eu son amour, elle n'aura eu que les invectives haineuses d'une France majoritaire qui refusait de faire passer la personne humaine avant les principes moraux.</div>
<div>
<br /></div>
Son jeune amant Christian fut l'objet de plusieurs tentatives indécentes d'interviews. Il se limita à des propos pudiques, décevant ainsi cette France moralisatrice et voyeuse : <i>"Les deux ans de souvenirs qu’elle m’a laissés, elle me les a laissés à moi, je n’ai pas à les raconter. Je les sens. Je les ai vécus, moi seul. Le reste, les gens le savent : c’est une femme qui s’appelait Gabrielle Russier. On s’aimait , on l’a mise en prison , elle s’est suicidée..."</i><br />
<div>
<br />
La France intellectuelle se réveilla orpheline, non pas tant de Gabrielle elle-même, que de ses propres valeurs et de n'avoir rien tenté. Serge Reggiani le chantera :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>Qui a tendu la main à Gabrielle ?<br />Lorsque les loups se sont jetés sur elle<br />Pour la punir d'avoir aimé d'amour<br />En quel pays vivons-nous aujourd'hui ?<br />Pour qu'une rose soit mêlée aux orties<br />Sans un regard et sans un geste ami</i></blockquote>
</div>
<div>
<br />
<div>
Dans les décombres de ce vol arrêté trop tôt, lourd du silence comme il en règne sur les ruines, quelques voix insolentes se firent entendre. André Cayatte tournera "Mourir d'aimer" en 1971, dont Charles Aznavour signera la bande son : </div>
<blockquote class="tr_bq">
<i>Puisque notre amour ne peut vivre<br />Mieux vaut en refermer le livre<br />Et plutôt que de le brûler<br />Mourir d'aimer.</i></blockquote>
</div>
<div>
<div>
Mais c'est à Georges Pompidou, récemment élu président de la République, que reviendra la lourde tâche de répondre à l'inévitable question, posée très opportunément à la fin d'une conférence de presse.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
Un silence long et lourd s'installe dans la salle de l'Elysée. Le président sait qu'il est l'héritier d'un pouvoir qui vieillit, mais il veut incarner cette part de la société qui tente de comprendre mai 68, les revendications pour le droit des femmes, pour l'avortement, pour la contraception. Il est lui-même le chantre de l'art moderne, définitivement incompris de la France d'hier. Puis lentement surgit la réponse. </div>
<div>
<br /></div>
<div>
Ce n'est pas tant le président qui répond, que le normalien et l'agrégé de Lettres. Il cite Paul Eluard. Par ses propos, Georges Pompidou met l'Université en repos avec elle-même, et inscrit le fait divers dans le futur débat sur l'âge de la majorité.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe allowfullscreen='allowfullscreen' webkitallowfullscreen='webkitallowfullscreen' mozallowfullscreen='mozallowfullscreen' width='640' height='532' src='https://www.blogger.com/video.g?token=AD6v5dyjz_zJO0_-DZaYxFt4KlCrCAzZLWe3ixvnYO8dVsjUodrjChyXZ5o0_uYCkzzTKO11JmaXaN7Qiqt2NDJc9g' class='b-hbp-video b-uploaded' frameborder='0'></iframe></div>
<br />
<div>
Une page s'est tournée alors, mais qui se souvient encore aujourd'hui de Gabrielle Russier ?</div>
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<br /></div>
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Yann, <i>Soñjoù</i>.</div>
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Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-87822259093273342802015-12-25T17:53:00.000+01:002017-02-05T14:33:40.482+01:00Qui se souvient de Gabrielle ?En ce début d'après-midi du mardi 2 septembre 1969, Paul descend la rue de Rennes en compagnie de sa mère. Ils ont fait quelques courses aux Magasins Réunis ou à Monoprix. Peut-être même se sont-ils arrêtés un instant chez l'opticien, auquel la famille de huit possesseurs de lunettes fait abondamment appel.
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Arrivés au métro Saint-Placide, leur regard est attiré par les manchettes de quelques quotidiens du soir. Paul distingue mal les grands titres. Sa mère s'arrête un instant, grommelle quelques mots et poursuit son chemin. De cette brève halte, Paul ne comprend presque rien. Du haut de ses quatorze ans, il aimerait savoir ce qui s'est passé et commence à questionner sa mère.</div>
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"Pourquoi elle s'est suicidée hier, la prof ?" se demande-t-il à lui-même, n'ayant obtenu de sa mère que des réponses énigmatiques, brèves et sans appel.</div>
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On en parle le soir à table, un peu, en famille. On écoute en mangeant les propos assurés d'un père qui sait tout. Paul admire sa science, et considère qu'il a raison, une fois de plus. Oui sûrement, cette enseignante ne méritait plus d'exercer son métier. Sa fin tragique (on ne prononce pas facilement le mot <i>suicide</i>, en famille) met donc un terme, comme un châtiment justifié, à un parcours d'adulte dévoyée.</div>
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Fort de ses certitudes, Paul finit son repas, se défile un peu pour éviter de trop aider à débarrasser la table, se rend au rendez-vous de son tortionnaire quotidien (quelques coups de poings dans l'épaule car il a mangé du pain beurre, attention à ne pas crier sinon tu en prends d'autres demain). Bref, une journée habituelle se termine, et Paul se couche puis s'endort sans attention aux ronflements paternels et aux différents bruits des frères qui partagent sa chambre. Il se dit, avant de plonger complètement dans le sommeil, que la rentrée scolaire approche dangereusement. Au moins, pour cette prof dont il ignore le nom, cette rentrée n'aura pas lieu...</div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFLhHkX0IfPtlPwBw_wXQao72YlbPvgGHMCq_dj_C7x4XEBnJ-toLmbP_kQ-Zx844yDKW7b-K1pbTp0l7AVrrDGrjeA5nrqtVNjN0o5CuAHqu-PONqQK0wL3y5d8g7bNwWcDmBwhW1YzA/s1600/russier.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFLhHkX0IfPtlPwBw_wXQao72YlbPvgGHMCq_dj_C7x4XEBnJ-toLmbP_kQ-Zx844yDKW7b-K1pbTp0l7AVrrDGrjeA5nrqtVNjN0o5CuAHqu-PONqQK0wL3y5d8g7bNwWcDmBwhW1YzA/s320/russier.jpg" width="310" /></a></div>
Cette enseignante s’appelait Gabrielle Russier. Qui, aujourd'hui, se souvient encore d'elle et qui se souvient de sa fin tragique ? Gabrielle a 31 ans quand, en pleine effervescence de mai 68, elle noue une relation amoureuse et clandestine avec un de ses élèves âgé alors de 16 ans. Une relation réciproque, assurément forte et sincère, à base d'échanges sur la littérature et la révolution en cours. Et aussi, naturellement, d’initiation à la sensualité.</div>
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Il fallut une année entière pour que cette liaison, pénalement coupable, éclatât au grand jour. Les parents communistes du jeune élève portèrent plainte pour détournement de mineur. En cette période de gaullisme finissant, de questionnements et de remises en cause des vieux principes, l'opinion publique fut alors saisie par les médias. Et si la France se trouva coupée en deux, sa césure traversa les camps politiques. La vieille garde de droite se déchaîna, et la gauche fossilisée ne fût pas en reste.</div>
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Gabrielle Russier fût traduite en justice et condamnée en juillet 1969. Elle voulut faire appel de sa condamnation à un an d'emprisonnement avec sursis, et laver son amour de tout soupçon. Elle n'était pas coupable, mais seulement amoureuse. Depuis quand l'amour aurait-il été condamnable et condamné ?</div>
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Le 1er septembre, sans attendre l'issue judiciaire de sa propre démarche, Gabrielle Russier se donna la mort dans son appartement de Marseille. Elle n'aura pas eu le poste que l'Université lui refusait, elle n'aura pas eu son amour, elle n'aura eu que les invectives haineuses d'une France majoritaire qui refusait de faire passer la personne humaine avant les principes moraux.</div>
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Son jeune amant Christian fut l'objet de plusieurs tentatives indécentes d'interviews. Il se limita à des propos pudiques, décevant ainsi cette France moralisatrice et voyeuse : <i>"Les deux ans de souvenirs qu’elle m’a laissés, elle me les a laissés à moi, je n’ai pas à les raconter. Je les sens. Je les ai vécus, moi seul. Le reste, les gens le savent : c’est une femme qui s’appelait Gabrielle Russier. On s’aimait , on l’a mise en prison , elle s’est suicidée..."</i><br />
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La France intellectuelle se réveilla orpheline, non pas tant de Gabrielle elle-même, que de ses propres valeurs et de n'avoir rien tenté. Serge Reggiani le chantera :<br />
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<i>Qui a tendu la main à Gabrielle ?<br />Lorsque les loups se sont jetés sur elle<br />Pour la punir d'avoir aimé d'amour<br />En quel pays vivons-nous aujourd'hui ?<br />Pour qu'une rose soit mêlée aux orties<br />Sans un regard et sans un geste ami</i></blockquote>
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Dans les décombres de ce vol arrêté trop tôt, lourd du silence comme il en règne sur les ruines, quelques voix insolentes se firent entendre. André Cayatte tournera "Mourir d'aimer" en 1971, dont Charles Aznavour signera la bande son : </div>
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<i>Puisque notre amour ne peut vivre<br />Mieux vaut en refermer le livre<br />Et plutôt que de le brûler<br />Mourir d'aimer.</i></blockquote>
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Mais c'est à Georges Pompidou, récemment élu président de la République, que reviendra la lourde tâche de répondre à l'inévitable question, posée très opportunément à la fin d'une conférence de presse.</div>
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Un silence long et lourd s'installe dans la salle de l'Elysée. Le président sait qu'il est l'héritier d'un pouvoir qui vieillit, mais il veut incarner cette part de la société qui tente de comprendre mai 68, les revendications pour le droit des femmes, pour l'avortement, pour la contraception. Il est lui-même le chantre de l'art moderne, définitivement incompris de la France d'hier. Puis lentement surgit la réponse. </div>
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Ce n'est pas tant le président qui répond, que le normalien et l'agrégé de Lettres. Il cite Paul Eluard. Par ses propos, Georges Pompidou met l'Université en repos avec elle-même, et inscrit le fait divers dans le futur débat sur l'âge de la majorité.<br />
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<iframe allowfullscreen='allowfullscreen' webkitallowfullscreen='webkitallowfullscreen' mozallowfullscreen='mozallowfullscreen' width='320' height='266' src='https://www.blogger.com/video.g?token=AD6v5dybriLpLxXqJyjfiluHscNb-2hN16I9gUiBP3PEyNvwsz0d1e2i5qqNXcKB8fI7_5-eP-NDtJV3ybTos26ZMw' class='b-hbp-video b-uploaded' frameborder='0'></iframe></div>
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="470" src="https://www.youtube.com/embed/47oFsCxmreU" width="630"></iframe>
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Une page s'est tournée alors, mais qui se souvient encore aujourd'hui de Gabrielle Russier ?</div>
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Yann, <i>Soñjoù</i>.</div>
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Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-1154865337690481092015-09-13T18:35:00.000+02:002015-09-13T18:44:51.582+02:00La fin des causes désespérées ?<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUD0AZpTY4g_iP7RXUac11xYWi97_fvbLPot9CBu7iPMTUPXYWa8ujSVA0ccq0oILdSy6n8ueKwKO5ZfgmuIts5BiZu92ZgUO9BO7wcoYv3_K8DIR5Thhtp8RabW67YBH1z8TK2Jcj7gI/s1600/IMG_9914_modifi%25C3%25A9-2.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="424" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUD0AZpTY4g_iP7RXUac11xYWi97_fvbLPot9CBu7iPMTUPXYWa8ujSVA0ccq0oILdSy6n8ueKwKO5ZfgmuIts5BiZu92ZgUO9BO7wcoYv3_K8DIR5Thhtp8RabW67YBH1z8TK2Jcj7gI/s640/IMG_9914_modifi%25C3%25A9-2.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Eglise Ste-Rita <i>(photo JMR)</i></td></tr>
</tbody></table>
Si l'actualité est hélas dramatiquement fournie en causes tragiques dont on voit souvent mal l'issue, depuis la fuite des territoires du Moyen-Orient en guerre jusqu'à la destruction d'une immense forêt coréenne pour cause d'accueil des futurs Jeux Olympiques, convenons que les causes désespérées remontent probablement à une époque ancienne, celle qui a vu éclore l'espèce humaine.<br />
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Un modeste signal, passé presque inaperçu, aurait du cependant nous donner quelques raisons d'espérer.</div>
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Le culte catholique voue en effet une vénération particulière à Sainte Rita, nourrie au berceau par le miel d'abeilles bienveillantes, mariée de force à un soudard, et morte dans la plus grande pauvreté au monastère de Ste-Marie-Madeleine de Cascia. Elle fut canonisée au début du XXème siècle, et considérée comme l'avocate des causes désespérées.</div>
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Il existait à Paris jusqu'au mois de mars 2015, au 27 de la rue François Bonvin, une église dédiée à la mémoire de Sainte Rita. Ne cherchez pas ce lieu de culte sur les annuaires des églises catholiques romaines : le culte gallican qui s'y exerçait est ignoré des registres officiels, et l'église Ste-Rita est absente de toute référence. Sans doute les rites qui s'y pratiquaient, notamment la bénédiction des animaux, devaient-ils ajouter une épaisseur supplémentaire au contentieux qui oppose depuis Bossuet les tenants des papistes et les adeptes d'une Eglise française... On le sait depuis longtemps, les religions ne sont pas des fabriques d'amis.</div>
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Cette modeste église Sainte-Rita de la rue François Bonvin, promue au rang de cathédrale de l'Eglise Gallicane de Paris, a fermé ses portes dans le silence qui sied à tout décès raisonnable. Pas ou peu de propos médiatique, juste le regret exprimé par quelques uns de ne plus pouvoir désormais bénir son chien, sa tortue, son lapin ou son chameau domestique. </div>
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Paul, dans sa naïveté, avait pensé que la fermeture du lieu de culte était la conséquence d'une élévation du bonheur humain : la fin prochaine des causes désespérées ne justifiait plus le maintien de la mémoire de Sainte Rita et de la pratique de son culte.</div>
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De passage il y a peu de temps dans le 15ème arrondissement parisien, à une encablure de la rue Lecourbe où ses souvenirs de jeunesse étaient intacts, Paul avait du revoir son optimisme à la baisse. </div>
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Non, il n'était peut-être pas encore établi que tout allait pour le mieux sur cette Terre, à en croire certains. Les décapitations d'innocents, les fuites radioactives dans l'océan, la disparition quotidienne de langues et de cultures devenues rares, tout ceci risquait de durer encore un peu, le temps que l'homme devienne Homme. Paul pensa que cela prendrait du temps.</div>
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La fermeture de cette modeste église n'était pas liée à une inutilité bienfaisante : elle avait été ordonnée par la vente immobilière de ce bien à un promoteur hégémonique. Paul se dit, en quittant les lieux définitivement fermés, que la survie de cette église dans ce pâté de maison constituait elle-même une cause désespérée... Visiblement, l’esprit de Margherita Manchini, dite Sainte Rita, avait définitivement quitté les lieux.</div>
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Dans la liste des calamités humaines, Paul ajouta "promotion immobilière". Il ne comprenait d'ailleurs pas comment sa naïveté avait pu le conduire à un tel oubli. Heureusement, il marchait maintenant avec gourmandise rue Lecourbe et s'apprêtait à pénétrer dans le calme hors du temps de la petite impasse de la Villa Poirier. Les causes désespérées attendraient un peu.</div>
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Yann, <i>Soñjoù ar Meilher.</i></div>
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Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-28411545667945103022015-04-26T22:36:00.001+02:002015-05-24T13:32:12.726+02:00Memory<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhokwUwJv2EQsH8063ONH9HM9nmqh0LYqFpDpWaiVMNivG8DfcfoTtLCGNjV-7q9UYg4CBtNPzIBqOOMwZN-iL4p6mTdyxMfp3xieQGLEUgpplvOO933w7SPZYnDrncSEax7-sGqOj-k_s/s1600/shoah.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="302" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhokwUwJv2EQsH8063ONH9HM9nmqh0LYqFpDpWaiVMNivG8DfcfoTtLCGNjV-7q9UYg4CBtNPzIBqOOMwZN-iL4p6mTdyxMfp3xieQGLEUgpplvOO933w7SPZYnDrncSEax7-sGqOj-k_s/s400/shoah.jpg" width="400" /></a></div>
Paul regardait la télé sans conviction, comme à chacune des rares fois où il le faisait. Cette lucarne lui renvoyait les échos d'un Monde qui ne fonctionne plus, et en même temps les besoins légers et superficiels d'une population qui ne veut plus entendre que tout va mal.<br />
<br />
En ce dernier dimanche d'avril, ses pensées empruntaient des chemins tortueux. Beaucoup d'incompréhension stagnait dans son esprit, à l'évocation de la Shoah et de la libération des camps d'extermination, renforcée cette année par le centenaire du génocide arménien. Une incapacité à comprendre la juxtaposition de l'indicible horreur avec le fait qu'elle fut commise par des représentants de l'humanité. Que des personnes cultivées, érudites et soucieuses de vérité, comme son propre père, aient pu nier l'évidence, le faisait sombrer dans un abîme de perplexité sur le mécanisme humain. Cela le renvoyait à des propos entendus quand il était enfant, sur les Juifs et sur les Arméniens. Des phrases terribles qu'il s'efforçait d'oublier et de piétiner, comme on le fait d'une bête immonde qui tente inlassablement de ressortir la tête du tas d'ordure qui l'a vue naître.<br />
<br />
Mais il y eut pire encore que d'avoir tenté d'exterminer des peuples, se disait-il.
Il y eut la volonté de faire en sorte qu'ils n'aient pas même existé. La disparition des corps par incinération ou par enfouissement dans d'immenses fosses communes trahissait la volonté de faire disparaître toute trace d'existence antérieure.<br />
<br />
Le devoir de mémoire est là devant nous, comme une évidence. Il ne rendra pas la vie aux hommes et aux femmes, juifs, arméniens, tziganes, homosexuels, à qui elle fut retirée au seul motif qu'ils étaient juifs, arméniens, tziganes, homosexuels. Mais ce devoir nous rappellera inlassablement qu'ils ont existé.<br />
<br />
Paul se rassura en se disant que les générations actuelles et futures auront à cœur de déployer cette mémoire sur le parcours des années et siècles à venir. Il ralluma sa télé, et prit en cours de route une émission sur l'Histoire des Chaldéens et des chrétiens d'Irak.<br />
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Yann, <i>Soñjoù</i>.</div>
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<br />Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-86997581594369970702015-04-05T23:53:00.001+02:002015-05-24T13:32:22.760+02:00Joyeuses Pâques ?<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYAci82OSOEgJJs_GaNa6MlzriL3-4rmdQqmvv_B93JVM3xhSosiheMVIRCL3e8f9A0K5vjMBbWgnUuAnpHL41zrF4bfHfrdCnh8qeSZHMa92DDc_THYJtlumYa2qIP25Iw48e1MhFO_Q/s1600/lego.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYAci82OSOEgJJs_GaNa6MlzriL3-4rmdQqmvv_B93JVM3xhSosiheMVIRCL3e8f9A0K5vjMBbWgnUuAnpHL41zrF4bfHfrdCnh8qeSZHMa92DDc_THYJtlumYa2qIP25Iw48e1MhFO_Q/s400/lego.jpg" width="400" /></a></div>
Paul prenait son temps. Un jour de Pâques, il estimait pouvoir s'offrir ce luxe-là. Pendant que le café se faisait doucement, il prit son journal numérique du jour. Très vite, un article attira son attention.<br />
<br />
Il apprît qu'à Rennes aujourd'hui, des centaines d'enfants avaient attendu avec impatience le lancement d'une grande opération. Aux aguets, beaucoup d'entre eux avaient scruté d'avance les lieux où ils auraient, dans quelques instants, le plaisir de capturer, en cette journée de Pâques... des figurines <i>Lego</i>.<br />
<br />
Des familles étaient venues de toute la ville, et même au-delà. Une maman de Noyal-sur-Vilaine avait levé de force sa progéniture pour profiter de l’événement. Quelles menues violences ne commettrait-on pas pour faire le bonheur des enfants malgré eux ?<br />
<br />
Las ! Le désarroi était au rendez-vous, et la colère des uns s'était mêlé au désespoir et aux yeux embrumés des autres : tous avaient du se résigner, après des heures d'espoir léger, à la cruelle réalité. Des figurines <i>Lego</i>, il avait du y en avoir, mais assurément des lève-tôt peu scrupuleux les avaient déjà prélevées avant le début officiel de l'ouverture de la chasse. Un braconnage parental, méthodique et efficace, avait fait disparaître tout espoir pour ces centaines d'enfants de revenir dans leurs chambres avec le moindre trophée.<br />
<br />
"<i>Mon fils adore Ninja. Nous sommes venus de Châteaubourg exprès pour la chasse aux œufs : c'est vraiment très décevant et très mal organisé"</i>, raconte Isabelle, venue avec ses 3 enfants, au correspondant de Ouest-France présent pour couvrir l’événement. <i>"20 km pour des pleurs et une organisation lamentable...extrêmement déçus par la marque"</i> ajoute Valérie visiblement très remontée contre les organisateurs et la marque de figurines.<br />
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Paul posa sa tablette. Il se demanda si certaines mamans n'en viendraient pas à porter plainte contre <i>Lego </i>pour cette organisation déplorable. Ou si, plus simplement, certains élus généreux avec l'argent des autres n'en viendraient pas à subventionner une nouvelle opération pour soulager les enfants et contenter les mères. Après tout, le bonheur était un droit et il était normal que les pouvoirs publics veillent à sa réalisation, puisqu'une fois de plus on ne pouvait pas faire confiance au capitalisme.</div>
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Il se rappela, en entendant le bourdon de la cathédrale, que la fête de Pâques avait quelque chose à voir, peut-être, avec le Ciel. Peut-être encore ? Il ne pouvait pas ôter de ses pensées cet incident ridicule qui avait hélas mobilisé inutilement l'espoir de quelques centaines d'enfants. Quelle image de cette journée, quel sens de cette fête devaient avoir les familles pour en arriver à de telles errances ? Visiblement, les œufs de chocolat ne suffisaient plus, et la bête commerciale avait tenté sans gloire d'aller plus loin.</div>
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Entre les œufs et les figurines de <i>Lego</i>, la fête de Pâques était devenue une manifestation païenne, un jour comme un autre, de consommation et de repos. Paul, qui était en pleine forme aujourd'hui, se demanda si un syndicat ne demanderait pas un jour que Pâques soit situé en semaine. Il n'était pas juste que cette fête, située un dimanche, n'autorise pas de repos complémentaire.</div>
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Il se souvient alors que le lendemain, le fameux "lundi de Pâques", était férié. Il se rassura pour les syndicats. Et se demanda qui pouvait bien savoir pourquoi ce lendemain était férié. Il pensa que, peut-être, certaines familles en profitaient pour garder au lit les enfants malades des indigestions de la veille. Si Pâques était commercial, le lundi serait médical...</div>
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"<i>Et Dieu dans tout ça ?</i>", se demanda-t-il en entendant de nouveau le bourdon de la cathédrale. A quoi bon évoquer la résurrection du Christ, face au poids des confiseurs et de l'industrie du jouet ?</div>
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La sécularisation, cette césure voulue pour séparer le religieux de la sphère publique, avait fait son oeuvre. Paul se demanda pourquoi, dans ce cas, la société avait conservé les fêtes religieuses au calendrier de chacun d'entre nous. Ces dates maintenues dans l'environnement public, voyaient leur sens se déliter.</div>
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Qu'en sera-t-il demain ? Paul ne se faisait guère d'illusion. Il savait que les religions sont fortes quand elles s'appuient sur des cultures qui leur donnent la force et l'inspiration. Il savait que, lorsque les églises et les cathédrales seront définitivement vides le jour de Pâques, il y aura des gens à demander l'arrêt de ce bourdon qui réveille inutilement les enfants. Tout au plus gardera-t-on, loin de la ville, un clocher numérique à l'entrée d'un écomusée pour que les jeunes générations découvrent... quoi au juste ?</div>
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André Malraux avait prétendu que le vingt-et-unième siècle serait religieux, ou ne serait pas. Même si l'auteur avait vaguement contesté avoir prononcé cette phrase, Paul se dit que l'écrivain avait ouvert la voie à deux hypothèses, sans qu'il soit possible encore d'en valider une. Le religieux, paradoxalement, inondait désormais les médias et désertait la culture.</div>
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Yann, <i>Soñjoù</i>.</div>
Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-24042351577072618712015-03-03T07:50:00.002+01:002015-03-03T07:57:23.701+01:00L'Histoire de l'Europe en cinq minutes<div id="fb-root">
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<a href="https://www.facebook.com/video.php?v=706346856061764">Publication</a> by <a href="https://www.facebook.com/cienciahoje">Ciência Hoje</a>.</div>
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Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-78875380797208078552014-12-27T23:11:00.003+01:002015-05-24T13:33:54.767+02:00La fête partout...C'est la fête partout ! Amusez-vous bien.<br />
<br />
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Sur la photo, je suis de dos pour qu'on ne me reconnaisse pas. Le couple en face n'a pas l'air de s'amuser... à cette heure-là il devrait pourtant être ailleurs, à faire autre chose.<br />
<br />
Edward Hopper était un génie. Il a tout compris. J'adore.<span style="background-color: white; color: #141823; font-family: Helvetica, Arial, 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 19.3199996948242px;"><br /></span>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiN1vBDl8QT6ZEW4v1CFckSIbeo4t-ZHsz5AJWUIw7ji_DK1-kBTHbCyrOvlZ_1Xwmut35QBbLoXK-sfmgFGk5q7lMovEFOioG2d2SferduHc0-y3Ip-93dkz2BAKXoAxCe1bzBFXbJo04/s1600/Nighthawks_by_Edward_Hopper_1942.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="347" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiN1vBDl8QT6ZEW4v1CFckSIbeo4t-ZHsz5AJWUIw7ji_DK1-kBTHbCyrOvlZ_1Xwmut35QBbLoXK-sfmgFGk5q7lMovEFOioG2d2SferduHc0-y3Ip-93dkz2BAKXoAxCe1bzBFXbJo04/s640/Nighthawks_by_Edward_Hopper_1942.jpg" width="640" /></a></div>
<span style="background-color: white; color: #141823; font-family: Helvetica, Arial, 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 19.3199996948242px;"><br /></span>
<span style="background-color: white; color: #141823; font-family: Helvetica, Arial, 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 19.3199996948242px;"><br /></span>
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<b>Ar meilher</b>, <i>Soñjoù</i>.</div>
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Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-36887617930775830022014-09-28T11:43:00.004+02:002014-09-28T11:43:42.447+02:00Strinkenn an Neñv (Lisa Ekdahl)<br />
Ur ganerez o tont eus bro-Sweden, ur vouezh <i>jazzy </i>ha fetis, brav ha burzhudus evel ar glav o tont eus an Neñv.<br />
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<br />
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="360" src="//www.youtube.com/embed/ApW1jCEEQxE" width="640"></iframe>Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-24808560755168349032014-09-28T11:12:00.003+02:002014-09-28T11:14:18.009+02:00Ur garantez all... (Tom Odell)Heñchoù ar garantez a zo ken souezhus...<br />
<br />
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="360" src="//www.youtube.com/embed/MwpMEbgC7DA" width="640"></iframe>Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-91149500631914967572014-09-01T22:54:00.000+02:002014-09-01T23:00:21.698+02:00Éloge de la diversitéLe rouleau compresseur avance un peu plus chaque jour.<br />
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Tandis qu'une monoculture imposée de l'esprit tronçonne régulièrement les branches des vieux arbres enracinés dans l'origine du Monde, nous assistons à l’appauvrissement de la diversité humaine.</div>
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Bien avant l'irruption des fast-foods dans notre quotidien, bien plus gravement que la domination des semences de Monsanto qui impose ce que doit être le génome unifié de nos productions agricoles, de la Zambie au Tadjikistan, l'espèce humaine s'est dotée des moyens de sa propre destruction.</div>
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Nous connaissions l'horreur de l'existence des chambres à gaz, des bombes d'Hiroshima et de Nagasaki, des conflits d'hier et d'aujourd'hui.</div>
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<br /></div>
<div>
Mais il est des pertes humaines discrètes, minuscules, dont personne ne parle... Qui s'exprime encore aujourd'hui en Wukchumni ? Qui peut attester aujourd'hui du génie propre de cette langue utilisée par moins de 150 personnes, héritières des grandes peuplades indiennes dont les chants faisaient avant-hier vibrer les plaines de la Californie ?</div>
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Une étoile s'éteint en silence dans le firmament de notre culture. </div>
<div>
<br /></div>
<div>
Je refuse que le Monde de nos petits-enfants soit celui d'une langue unique, d'une culture unique, d'une télévision unique, d'un Internet homogénéisé. Je refuse qu'on se taise sur la mort d'un chef d'oeuvre. Je refuse l'anéantissement du génie humain et de sa diversité. Je refuse qu'en vingt ans, la force de l'ignorance puisse anéantir ce que l'Homme a construit en deux millénaires...</div>
<div>
<br /></div>
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Car c'est de la fécondation des différences que naît l'éblouissement.</div>
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<br /></div>
<div>
Je suis né rebelle, je mourrai rebelle.<br />
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<iframe frameborder="0" height="550" id="nyt_video_player" marginheight="0" marginwidth="0" scrolling="no" src="http://graphics8.nytimes.com/bcvideo/1.0/iframe/embed.html?videoId=100000003061982&playerType=embed" title="New York Times Video - Embed Player" width="720"></iframe><br />
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<div style="text-align: right;">
Yann, <i><b>Soñjoù</b></i>.</div>
Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-39426788431271162052014-07-29T11:11:00.000+02:002015-05-24T13:35:10.356+02:00Ma vérité toute nue, par Robin Korth<div class="separator tr_bq" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<a href="http://www.robininyourface.com/" target="_blank"><b>Robin Korth</b></a> est une auteure, conférencière et femme d'affaires américaine de 59 ans, hyperactive et toujours pleine d'idées. Soucieuse d'avoir un pas d'avance, elle a innové dans de nombreux domaines et créé notamment une application d'information pour mobiles qui a été téléchargée des milliers de fois.<br />
<br />
Le<i> <a href="http://www.huffingtonpost.fr/" target="_blank">Huffington Post</a></i> nous a permis de lire récemment un de ses derniers billets, drôle et émouvant. Ce pourrait être un simple point de vue égocentrique. Au-delà de son avatar personnel avec le dénommé Dave, "<a href="http://www.huffingtonpost.fr/robin-korth/assumer-sa-feminite-et-sa-sexualite-a-50-ans_b_5586725.html?ir=France#" target="_blank"><b>Ma vérité toute nue</b></a>" est un joli texte sur le corps et son évolution, sur ce "vaisseau de l'âme" qui rend à la peau et aux formes corporelles leur rôle premier : être le témoin de notre chemin de vie. Ne serait-ce que pour cette raison, et quelle que soit sa plastique, le corps est toujours infiniment beau. Ceux qui n'aiment pas le vôtre, quel qu’il soit, ne vous aiment pas vraiment.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjH1adnJn1b3sbnd-cpJOHQXvMDvjJl3ITPrQN770tv2IlSm9XBJiP30HQF066Km6qiI5nAimTvMjwgXtzM0GnjuT1LVBcG9lW3eGF4PBoK7unTkGnXjEjgzYGI1ZCs2YbLKowjOb2t0yQ/s1600/n-ROBIN_KORTH-large.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="233" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjH1adnJn1b3sbnd-cpJOHQXvMDvjJl3ITPrQN770tv2IlSm9XBJiP30HQF066Km6qiI5nAimTvMjwgXtzM0GnjuT1LVBcG9lW3eGF4PBoK7unTkGnXjEjgzYGI1ZCs2YbLKowjOb2t0yQ/s320/n-ROBIN_KORTH-large.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<blockquote style="border: 0px; box-sizing: border-box; direction: ltr; line-height: 21px; margin-bottom: 15px; padding: 0px; text-rendering: optimizelegibility; vertical-align: baseline;">
<div style="font-family: Georgia, Century, Times, serif; font-size: 15px;">
</div>
<div class="MsoNormal">
<i><span style="color: #ffd966; font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">"Me voilà, nue devant le miroir, toutes les lumières
allumées, et je me prépare mentalement. Je respire profondément et me
positionne, ainsi que les miroirs, afin d'être bien certaine que je peux me
voir en entier. Je me déleste, d'un effort conscient, de l'image que je me fais
de moi-même. J'ouvre les yeux et j'observe attentivement mon propre corps. Mon
coeur a été chambardé par la vérité: je ne suis plus une jeune femme. Je suis
une femme qui a du vécu, et mon corps est le témoin de toutes ces années
passées à être le vaisseau qui a porté mon âme à travers la vie.<o:p></o:p></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<i><span style="color: #ffd966; font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">Je suis une femme de 59 ans et excellente santé et en très
bonne forme physique. Je fais 1 m 75 et je pèse 50 kilos. Je porte des jeans et
des sous-vêtements de taille 38, et mes seins sont encore bien loin de toucher
à mon nombril. En fait, encore aujourd'hui, ils peinent à remplir un
soutien-gorge avec un bonnet de taille B. Mes cuisses ne sont plus douces comme
du velours, et mes fesses sont légèrement ridées. Mes bras sont un peu flasques
et ma peau affiche les effets du soleil. Mon tour de taille est un peu mou et
mon ventre tombe légèrement, héritage d'une césarienne qui lui a dérobé sa planéité,
mais qui m'a donné un fils.<o:p></o:p></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<i><span style="color: #ffd966; font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">Pourquoi cet examen approfondi de mon propre corps? Parce
qu'il était temps pour moi de réparer les dommages causés par notre culture et
par ma propre crainte face à celui-ci. Il était temps de remettre un peu
d'amour dans mon âme blessée. Le temps était venu de reprendre possession de
chacune de ces marques et de chacun des centimètres carrés de ce corps
imparfait, ce corps récemment qualifié de "trop ridé" par un homme
qui était attiré par mon énergie vitale et mon esprit, mais un homme qui
n'avait pas aimé ma vérité toute nue. Il se nommait Dave, et il avait 55 ans.<o:p></o:p></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<i><span style="color: #ffd966; font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">Nous nous étions connus via un site de rencontres. Dave
était un homme intéressant, un vrai gentleman, et très intelligent. Nous nous
tenions par la main et nous aimions faire de longues randonnées à vélo. Il
devait parcourir de grandes distances pour me rendre visite. Il nous cuisinait
d'excellents repas et adorait mon chien. J'étais très attirée par lui et
j'avais très hâte de le connaître intimement. De fil en aiguille, nous avons
planifié un week-end d'amoureux. Et c'est là que les choses sont devenues
confuses, inexprimées et pas tout à fait claires. Nous avons partagé un lit
comme le font tous les couples, nus et en contact rapproché. Nous avons partagé
de nombreux baisers et nous nous endormions dans les bras l'un de l'autre. J'ai
bien tenté de provoquer une intimité encore plus grande tout au long de ce
week-end, mais il m'en a dissuadé à chaque fois.<o:p></o:p></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<i><span style="color: #ffd966; font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">Le lundi suivant, lors d'un appel téléphonique, j'ai demandé
à cet homme qui avait partagé ce lit avec moi pendant trois nuits consécutives
pourquoi nous n'avions pas fait l'amour. "Ton corps est trop ridé",
m'a-t-il répondu du tac au tac. "Depuis des années, je me gâte avec des
femmes plus jeunes. Tu ne m'excites tout simplement pas. J'aime ton énergie et
ton humour. J'aime ton esprit et ton coeur. Je n'arrive simplement pas à aimer
ton corps."<o:p></o:p></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<i><span style="color: #ffd966; font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">J'étais abasourdie. La douleur viendrait plus tard. Je lui
ai demandé calmement et clairement s'il trouvait dur de regarder mon corps. Il
m'a répondu oui. "Donc, ce que tu me dis c'est que de me voir nue t'est
pénible?", lui ai-je donc demandé. Il m'a répondu qu'il avait simplement
détourné le regard. Puis, lorsque les lumières étaient éteintes, il s'imaginait
que mon corps était celui d'une femme plus jeune, que j'étais plus jeune. J'ai
eu le souffle coupé et j'ai pris quelques instants pour digérer ces
informations. J'ai senti mon visage s'enflammer de gêne et de honte d'avoir eu
tant de facilité à me montrer nue devant lui durant notre week-end.<o:p></o:p></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<i><span style="color: #ffd966; font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">Nous avons continué notre discussion, mais j'étais toujours
sous le choc de la nature de cette conversation. Il me parlait de bas-culottes
et autres vêtements spéciaux conçus pour «masquer» mon âge. Il m'expliquait
avec insouciance à quel point il aime les "petites robes noires" et
les talons à minces lanières. Il m'a dit que mes cheveux n'étaient pas longs et
dans le vent, comme il le préfère, mais que ça n'était pas si grave, car il
trouvait mes cheveux courts "cool". Je me sentais comme une Barbie
dans un "trip" de LSD pendant que j'écoutais cet homme. Il était
complètement inconscient de la brutalité de ses propos. Il m'avait transformé
en un objet que l'on habille et dont on dispose à sa guise pour sa propre
satisfaction afin de correspondre à ses critères très spécifiques de ce que
devrait être la perfection sexuelle féminine.<o:p></o:p></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<i><span style="color: #ffd966; font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">Il a conclu en affirmant que maintenant que je savais ce
qu'il attendait de moi, nous pourrions avoir beaucoup de plaisir dans la
chambre à coucher. Je lui ai dit non. Il était hors de question que je fasse
abstraction de mon propre corps. Je refusais de porter des vêtements qui
rendraient mon corps plus "tolérable" à ses yeux. Je n'allais pas
commencer à me déshabiller dans le noir ou à prendre ma douche avec la porte de
la salle de bain close. Je refusais de me diminuer pour lui, ou pour qui que ce
soit, d'ailleurs. Mon corps est magnifique et il est le complément inséparable
de mon esprit et de mon cœur.<o:p></o:p></span></i></div>
<div class="MsoNormal">
<i><span style="color: #ffd966; font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">Lorsque j'ai dit à Dave que je ne voulais plus le voir ni
entendre parler de lui, il s'est dit confus. Selon lui, je faisais tout un plat
de quelque chose d'anodin. Il se lamentait que je mettais trop d'emphase sur un
tout petit élément de notre relation et que je le montais en épingle. Je n'avais
même pas envie de tenter de lui expliquer la douleur et l'horreur qu'il venait
de m'infliger. Je ressentais même une certaine pitié nauséeuse pour lui lorsque
j'ai coupé la communication. C'est à ce moment que je me suis rendue dans ma
chambre à coucher et que je me suis tranquillement déshabillée.<o:p></o:p></span></i></div>
<span style="color: #ffd966; font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br />
</span><br />
<div class="MsoNormal">
<i><span style="color: #ffd966; font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">Pendant que je m'observais dans le miroir, avec lucidité et
courage, je me suis réapproprié chaque centimètre de mon corps avec amour,
honneur et tendresse. Ce corps, c'est moi. Ce corps est le vaisseau de mon âme
et de tout ce que je suis depuis ma naissance. Chaque ride et chacune de ses
imperfections sont une médaille qui témoigne de ma vie et de fait que j'ai
donné la vie. En larmes, je me suis embrassée moi-même. J'ai remercié Dieu de
ce cadeau que sont ce corps et ma vie. Et j'ai également remercié ce triste
individu nommé Dave de m'avoir fait réaliser à quel point tout cela est
précieux."</span></i><span style="font-family: Georgia, Century, Times, serif; font-size: 15px;"><o:p></o:p></span></div>
</blockquote>
Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-5783810416075029032014-07-13T13:36:00.002+02:002014-07-13T13:36:28.252+02:00Cup song in Gaelic<iframe width="640" height="360" src="//www.youtube.com/embed/nFtfk0bZVRM" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-713340301298505012014-07-06T09:33:00.005+02:002014-07-06T09:38:23.484+02:00Jah Wobble<iframe width="640" height="480" src="//www.youtube.com/embed/GIv9ewcV9wg" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
Yann ar Meilher.http://www.blogger.com/profile/02811488620438317159noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6025842440656121299.post-87228671211132814272014-04-06T21:51:00.003+02:002015-05-24T13:36:17.065+02:00L'Ukraine, une leçon d'humilité.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUFUT4_1KCawSeYuEmD5n-gzFZD_zG1awmzKoehhbya12FWgMcv8NVX_G9w95csxG5tuE2juUgaryq10V1PmxbM0MBiOGLx5PS6r6agJU81S9SyTiPBrZhoRIxB1AtjEkC7sL1sJ_QX7s/s1600/246657__ukraine-flag-yellow-blue_p.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUFUT4_1KCawSeYuEmD5n-gzFZD_zG1awmzKoehhbya12FWgMcv8NVX_G9w95csxG5tuE2juUgaryq10V1PmxbM0MBiOGLx5PS6r6agJU81S9SyTiPBrZhoRIxB1AtjEkC7sL1sJ_QX7s/s400/246657__ukraine-flag-yellow-blue_p.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
Lors de la chute du mur de Berlin il y a bientôt 25 ans, nous avons tous salué l'autodétermination des anciennes républiques soviétiques à prendre leur indépendance. Les murs d'alors tombaient les uns après les autres, de leur propre poids et sous l'effet de leurs propres lézardes.<br />
Dans ce contexte, la petite Ukraine se libérant du joug soviétique nous a transportés d'enthousiasme.<br />
<br />
Mais c'était peut-être alors oublier que nous confondons trop souvent "soviétique" et "russe". En réalité, l'Ukraine libérée a emporté avec elle les ferments de sa crise actuelle. Elle n'a pas su trouver un équilibre nécessaire entre la majorité ukrainophone et la forte minorité russophone. Pire, en réaction aux risques d'allégeance du dernier président déchu à son voisin russe, et suite à son refus de signer tout accord avec l'Union européenne, la majorité ukrainienne s'est engagée dans une voie territorialement suicidaire : retirer au russe le statut de seconde langue officielle.<br />
Il n'en fallait pas plus pour que l'immense majorité de la population de Crimée, qui ne s'est jamais sentie ukrainienne et qui avait été artificiellement rattachée à l'Ukraine en 1954, exige sa séparation.<br />
<br />
La majorité ukrainienne, dont nous avons si ardemment salué la libération au début des années 90, se trouve aujourd'hui dans la position de l'arroseur arrosé : qui pourrait raisonnablement soutenir l'intolérance affichée par Kiev ?<br />
Ce contexte a évidemment profité au Kremlin, soucieux de rassembler les fragments de la nation russe au sein d'une seule grande république. On l'a vu récemment en Abkhazie dans le Caucase. <br />
<br />
L'Ukraine, qui a eu longtemps tout notre soutien face à son encombrant voisin, s'est piégée elle-même. Il en va de même de l'Union européenne, qui avait soutenu bruyamment l'autodétermination du Kosovo en faisant ouvertement intrusion dans les affaires d'un pays tiers, et qui s'est déconsidérée publiquement dans le débat sur la Crimée en reprochant à la Russie d'en faire autant... <br />
Ces faiblesses et ces erreurs coupables des uns et des autres ne peuvent qu'alimenter les motifs du maître du Kremlin pour se saisir de cette aubaine. <br />
D'ailleurs, il est à noter que les opposants russes à Poutine, qui étaient si présents il y a encore quelques mois sur la Place Rouge pour dénoncer la tyrannie de leur régime, ont fait ici preuve d'un silence révélateur : même les "libéraux" russes, ouverts à la culture occidentale, semblent n'avoir pas soutenu la révolution ukrainienne. <br />
<br />
Car derrière ce débat est/ouest de façade se cache une autre réalité historique infiniment plus forte : la vitalité et la protection de la nation russe face à ce que, sincèrement ou par effet d'aubaine, celle-ci considère comme une attitude d'agression à son égard.<br />
La fragile majorité au pouvoir en Ukraine, en humiliant les russophones, a commis l'irréparable. On s'en voudrait presque de l'avoir soutenue, quand on la croyait menacée par le voisin russe.<!-- AddThis Button BEGIN -->
<br />
<br />
<div style="text-align: right;">
Yann, <i>Soñjoù</i>.</div>
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