samedi 4 février 2017

Animal farm, a fairy story ?

Le fantôme de George Orwell flotte plus que jamais au-dessus de nos têtes, et les grimaces de l'actualité sont les signes consternants que l'écrivain était un visionnaire. L'inquisition de la pensée, la surveillance des individus et la montée progressive du contrôle de l'ordre moral sont décrits dans 1984, dans des termes proches de la réalité.  
Sans doute, le IIIème  Reich et l'URSS de Staline, l'Iran de Khomeini et la Corée du Nord ont-ils été (ou sont encore) tristement connus pour avoir illustré la mise en pratique de la face sombre de l'Homme, la plus ignoble, celle de Big Brother.

Depuis le mois de janvier 2017, le Monde entier se réveille lentement avec la gueule de bois et réalise que Napoleon, le personnage central de Animal Farm, celui qui était "un peu plus égaux que les autres" dans la société des cochons, a été porté au pouvoir par ce que nous pensions être la plus grande démocratie de la planète.

Napoleon, gros verrat féroce et arriviste dans Animal Farm
Bien sûr, nous pouvons nous gausser de cet homme inculte. Les réseaux sociaux regorgent de millions de moqueries sans doute bien méritées. 
Nous devons aussi surement nous inquiéter de voir un incompétent, xénophobe et simpliste, diriger désormais la plus grande puissance militaire et nucléaire du Monde.
Nous inquiéter aussi de voir les droits de l'Homme commencer à être bafoués, dans cette société qui a su rédiger la première grande constitution démocratique, qui avait tant impressionné Tocqueville, et qui semblait comprendre lentement, trop lentement sans doute, que la peine de mort ou le port d'armes à feu étaient les héritages d'une Histoire révolue, des survivances inadaptées à l'entrée dans le XXIème siècle, des négations de la personne humaine.

Bien sûr...

Mais il reste une question que personne ne semble se poser, une question de fond qui devra trouver réponse : par quel défaut majeur et coupable de la démocratie américaine, un voyou sans foi ni loi a-t-il pu obtenir la légitimité institutionnelle la plus totale pour accéder à cette fonction suprême ?

Le titre du roman de George Orwell avait été raccourci dans les éditions américaines, afin de ne pas le confondre avec un conte de fée...  Nul doute qu'aujourd'hui encore, le cauchemar qui gagne la société américaine tient peu du "fairy story". La faute à qui ?

Yann, Soñjoù