Plongé au milieu des fragments éphémères de sa mémoire, Paul se souvenait. Un flash involontaire, comme une certitude et une confiance complète en lui : il en était certain, cela faisait quarante ans aujourd'hui !
Il y était ce soir-là, parmi les centaines de personnes venues assister à un spectacle improbable : le saint des saints de la variété française accueillait pour une soirée unique l'étoile montante de la pop celtique, jusque là inconnue des médias hexagonaux.
Il se souvenait avec détail de l'ambiance inattendue et désormais irréelle qui réunissait alors les familiers de l'Olympia et les habitués de Ty Jos, les vestes en flanelle et les kabigs...
Il se souvenait aussi de la difficile cohabitation de ces publics aussi divers, de ce plinn dansé avec ferveur par des dizaines de bretons enthousiastes au pied de la scène, cachant le spectacle et se faisant rabrouer par quelques habitués du lieu venus écouter sagement assis un spectacle qu'ils imaginaient ordinaire.
Ah oui, la cohabitation de cette double culture à la fois bretonne et parisienne dans ce music hall le soir du 28 février 1972, Paul s'en souvenait bien. Depuis sa propre origine, il la contenait en lui-même.
Paul se demanda ce qu'il restait aujourd'hui dans la capitale de ce sillage breton. Probablement peu de choses dans un quartier de Montparnasse orienté désormais vers de nouveaux destins. Mais pop plinn à l'Olympia résonnait encore dans sa mémoire. Il eut un sourire et referma pour aujourd'hui son livre intérieur.
Il y était ce soir-là, parmi les centaines de personnes venues assister à un spectacle improbable : le saint des saints de la variété française accueillait pour une soirée unique l'étoile montante de la pop celtique, jusque là inconnue des médias hexagonaux.
Il se souvenait avec détail de l'ambiance inattendue et désormais irréelle qui réunissait alors les familiers de l'Olympia et les habitués de Ty Jos, les vestes en flanelle et les kabigs...
Il se souvenait aussi de la difficile cohabitation de ces publics aussi divers, de ce plinn dansé avec ferveur par des dizaines de bretons enthousiastes au pied de la scène, cachant le spectacle et se faisant rabrouer par quelques habitués du lieu venus écouter sagement assis un spectacle qu'ils imaginaient ordinaire.
Ah oui, la cohabitation de cette double culture à la fois bretonne et parisienne dans ce music hall le soir du 28 février 1972, Paul s'en souvenait bien. Depuis sa propre origine, il la contenait en lui-même.
Paul se demanda ce qu'il restait aujourd'hui dans la capitale de ce sillage breton. Probablement peu de choses dans un quartier de Montparnasse orienté désormais vers de nouveaux destins. Mais pop plinn à l'Olympia résonnait encore dans sa mémoire. Il eut un sourire et referma pour aujourd'hui son livre intérieur.
Yann, Soñjoù ar meilher.