Des considérations qui nous conduisent à revisiter les principes artistiques, et plus généralement à nous demander une nouvelle fois ce qu'est une oeuvre d'art, et ce qu'est son rapport à l'esthétique. En cela, les encyclopédies et dictionnaires ne seront d’aucun secours, l'artiste y étant bien souvent défini comme celui qui conçoit une oeuvre d'art... sans doute cette dernière devant être définie alors comme la création d'un artiste.
Cette méditation bien argumentée nous mène à réfléchir au statut même de la photographie et à avancer un peu dans la réponse toujours fragile à la question du réel et de son interprétation.
Le photographe est-il un charlatan dès lors qu'il travestit le paysage ou le modèle qui s'offre à son objectif, en une conception nouvelle qu'il nous faut apprécier pour elle-même et non au regard de la scène d'origine ?
Le vocabulaire commun regorge de qualificatifs lourds de sens : trucages, bidouillages, maquillage,.. Il trahit la représentation que le grand public se fait toujours de la photographie, celle d'un art respectueux du réel, qui nous rapporterait uniquement l'image du vrai et de l'exact.
Et si la vérité, voulue par l'artiste, résidait précisément dans l'interprétation du réel ? A la façon dont l'exprimait l'écrivain allemand Wolfgang Hildesheimer, "La vérité de l'œuvre d’art, c'est celle de l’artiste et non du sujet représenté".
Yann, Soñjoù