mardi 11 juin 2013

Falaise

J'irai au bord de la falaise
Hurler aux mouettes mon dégoût et ma fureur
M'enivrer du sel de la mer
Jusqu'à l'étourdissement.

Tu franchiras les marques au sol
Tu te concentreras sur la marche de tes pas
Tu seras droit.

Je dirai aux vents de galerne
L'odeur du goémon desséché
Décomposé en attente d'un retour à rien.

Et tu fermeras les yeux tout doucement
Tu laisseras ton corps entendre, humer,
Sentir le temps présent.

Je serai déliquescent, je serai gluance,
Je serai l'appât des mouches et des tiques
Comme suite évidente à mon chemin.

Tu te nourriras de l'ouverture de tes chakras
Ta force de vie te tiendra
Tiendra les autres encore.
Tu seras le guetteur et le recours.

J'entends déjà la curée des skuas affamés
Le claquement de leur bec sale
La déglutition lente de mes lambeaux
Le relâchement fétide de leur cloaque.

Tu maîtriseras ton univers
Comme tu as toujours su le faire
Tu la conduiras là où elle doit être
En attente de toi.

Et de mon corps décharné par le ressac et l'assaut des bêtes de mort
Sortira ce que je n'ai jamais dit
Comme une évidence, enfin,
A son regard trop longtemps absent.

Yann, Soñjoù ar meilher.

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