lundi 21 janvier 2013

Mort-vivant


"Un meunier sans farine, c'est comme un mort-vivant. Rien de plus qu'un projectionniste sans film".
Paul se leva du canapé. 22h25 à l'horloge, et le film qui se poursuivait.  Das Leben der Anderen, La vie des autres. Il faut que je me lève encore aux aurores demain, se dit-il désabusé. Encore et encore. La vie des autres attendra, et la mienne aussi...

Un meunier sans farine ! Pourquoi parlait-on subitement de lui dans ce chef d'oeuvre du cinéma ?




Il monta se coucher mécaniquement, comme s'il se rendait à une occulte convocation au bureau local de la Stasi. Oui, se disait Paul, ne manque que la farine... La vie des autres, la mienne, la nôtre. Quelle absurdité de constater combien le mur de Berlin de nos pauvres vies d'archipel nous guide encore et toujours...

Yann, Soñjoù ar meilher.


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