dimanche 26 février 2012

Des lucarnes ouvertes sur de si nombreux continents


De nombreux mails et quelques commentaires. Merci à toutes et à tous pour vos avis qui m'encouragent à poursuivre. Je ne vais pas disserter sur le statut des blogs, et sur les risques qu'ils portent en eux de dévoiler leurs auteurs au-delà de la pudeur culturelle que la société impose à chacun quand il s'exprime publiquement.

Je maintiens qu'en matière de culture, les repères reculent régulièrement. Dans la société pasteurisée et mondialisée qui nous attend, il n'y aura plus de place pour un Vladimir Nabokov, un Charles Bukowski, un Robert Mappelthorpe, un Marcel Gotlieb. Plus de place non plus pour les langues et cultures dites "minoritaires" qui sont l'héritage de la diversité humaine et du parcours de l'Homme sur notre planète.

Ne resteront que des langues utiles et peu nombreuses, des sabirs économiques et formatés, des pensées convergentes, des points de vue qui ne se discuteront plus parce qu'ils seront les seuls à être. De Master Chef en Marc Levy, nous serons sages et bien élevés.

Parfois heureusement, nos continents personnels se détachent de cette Pangéa, et dérivent vers des destinations inconnues. Nul doute que les juges de la bonne conduite diront encore et encore comment bien piloter ces trajectoires erratiques. Laissons-les à leurs aboiements qui résonnent dans les silos culturels.

Ces mouvements tectoniques sont personnels mais ne sont pas des enfermements. Les écrivains, les photographes, les cinéastes qui dérangent ont toujours été ouverts aux autres, se sont fécondés des idées des autres et ont toujours envoyé à tous, comme en écho, les pensées et les lumières que la société policée ne peut plus s'exprimer à elle-même.

Les pensées du meunier n'ont pas une telle prétention. Mais si, comme l'écrit Ólöf, le blog, c'est la liberté, la seule contrainte étant celle que s'impose son auteur, alors je vais encore laisser un peu ma lucarne ouverte. Un petit peu.

Yann, Soñjoù ar meilher.

1 commentaire:

  1. Merci, ami meunier, de ne point avoir refermé la lucarne - et je me permets de relever le défi de quelques phrases postées ici. A nous la société pasteurisée, transformons-la en fromage imprévisible et capricieux. En effet, jamais nous ne serons sages ou bien élevés. Les sabirs, eux, se mutent vite en innombrables idiomes.. et la trajectoire erratique, c'est le mouvement perpétuel des sphères, si on le veut bien, l'univers n'étant que musique, pour citer Xavier Grall. Les montagnes écrivent leurs noms cachés, les ronds dans l'eau sont des poèmes, tout comme les tours de la meule et les battements du coeur.

    Bref, la vie est belle. La vie est. La vie. Lucarne.

    Je suis touchée et flattée d'avoir figuré parmi les pensées du meunier. Mes hommages.

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