vendredi 14 octobre 2011

De grands pans de lumière hâchés de noirs fracas


"Nous délaissent sans prévenir les plus beaux de nos jours, et les larmes viennent après, dans les après-midi rejouées de solitude et de remords, quand nous avons atteint l'âge du regret et celui des retours. Les visages et les gestes que nous traquons dans l'ombre des puits de nos mémoires, les rires, les bouquets, les caresses, les silences boudeurs, les taloches aimantes, l'amour et le don de ceux qui nous mènent au seuil de la vie creusent notre souffrance autant qu'ils nous apaisent."


Paul terminait la rapide lecture de son livre, Le café de l'Excelsior de Philippe Claudel. Il avait trouvé chez cet auteur, depuis Les âmes grises jusqu'à ce bref récit en passant par La petite fille de Monsieur Linh, l'exacte façon de dire les choses. Il n'y avait rien à ajouter, il n'y avait plus qu'à refermer l'ouvrage en pensant à ces plus beaux jours qui nous délaissent en effet, à ces souvenirs définitivement impalpables de chaleur humaine d'autrefois dont seuls nos esprits conservent encore un peu de temps l'utile mémoire. Une mémoire impossible à transmettre, une mémoire aussi présente en soi qu'absente des autres.

Yann, Soñjoù ar meilher.
 

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