mardi 5 avril 2011

Des p'tits trous qui font couler la confiture partout

Le craquelin est une invention de la "Haute-Bretagne", c'est-à-dire de cette partie de la province qui parlait gallo et non breton.
Que reste-t-il aujourd'hui de l'identité de cette demi-région, mi-française et mi-bretonne, mi-terrienne et mi-maritime, entre deux hésitations, entre deux mouvements, entre deux époques ?

Beaucoup de choses, vous diront sans doute les érudits qui, entre deux recherches savantes, réussiront encore aujourd'hui à retrouver l'âme de la chasse brisée dans les intonations improbables d'un jeune universitaire gallésant, petit martien de retour au pays qu'il n'a jamais connu. Je laisse ce débat ennuyeux aux experts, qui sont d'autant plus nombreux que quelques collectivités financent les yeux fermés des recherches à l'avenir incertain.

Moi, je garde de ce merveilleux pays qui a vraiment existé d'innombrables souvenirs. Aujourd'hui me revient celui du craquelin de Plumaudan, merveille du petit-déjeûner, tranche de brioche grillée creuse comme une paume généreuse, capable de retenir une dose déraisonnable de confiture de rhubarbe. Son seul défaut était de rappeler que la gourmandise se mérite : par des petits trous dont la présence était incompréhensible s'écoulait perfidement,  en goutte-à-goutte, le trésor sucré à peine sorti du pot.

Ar Meilher, Les pensées du meunier.

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